lundi 6 juin 2011

Vampire City tome 1 - Rachel Caine

Claire est le souffre-douleur de la reine de la fac de Morganville. Pour fuir le campus universitaire, elle s'installe dans une étrange maison déjà habitée par Eve la gothique, Shane le dur au coeur tendre, et Michael le musicien noctambule. Grâce à eux, elle découvre que les vampires règnent sur Morganville. Entre amitié et amour, les quatre colocataires vont devoir unir leurs forces pour lutter contre la menace grandissante..

Alors là, je dois dire que j'ai été très agréablement surpris par ce livre. Avec un titre et une couverture aussi équivoque (sans oublier la quatrième de couverture), je m'attendais à un roman relatant les déboires amoureux d'une héroïne façon twilight. Et comme beaucoup d'autre choses dans la vie, c'est lorsque l'on s'y attend le moins que celle-ci nous réserve les merveilles les plus incongrues.

Merveille. Le mot pourrait sembler excessif pour un tel roman, je l'avoue. Malgré tout, je trouve qu'il traduit bien le sentiment qui m'a habité tout au long de la lecture de ce premier tome. Plusieurs arguments viennent accompagner cette déclaration, et je vais à présent les détailler.

Parmi les points positifs qui ont fait de ce roman un coup de coeur, l'histoire et son originalité sur certains points bien précis occupent la première place. Bien sur, on retrouve le folklore classique du vampire, avec pieu, soleil et autres croix. Pourtant, et cela m'a vraiment surpris, (léger spoilers) aucun des personnages principaux ne sont des vampires.

De fait, on n’a aucunement l'occasion de voir le point de vue des vampires, la plongée au coeur de leur univers se faisant par le biais des humains. Il est clair que l'auteur, contrairement à plupart de ses confrères, n'a pas voulu faire des vampires ni des êtres glamours et sexy d'ailleurs, ni les héros de ce récit.
Non, ces derniers sont montrés pour ceux qu'ils sont et prennent la place qui selon moi leur est destinée : des monstres assoiffés de sang, certes, mais des monstres aux visages humains (et de ce fait plus dangereux encore). L'absence de toute duplicité est d'ailleurs l'un des piliers de Morganville, cette ville où tout le monde agit normalement de jour et ou tout le monde se planque la nuit. Pire encore, ces derniers sont les maitres de la ville, et n'hésite pas à se servir dans la populace. Les citoyens de Morganville sont certes sous le joug de la terreur, mais la plupart d'entre eux vivent une vie normal et ne pensent d'ailleurs même pas à quitter la ville. Et pourtant rien ne les en empêche.

C'est ce qui pour moi contribue grandement à la deuxième qualité du roman : l'ambiance du livre. Malsaine, sombre, elle est bien loin de ce que l'on s'attend à trouver dans un livre pour adolescent. Outre le fonctionnement lugubre de la ville (que vous découvrirez en lisant le tome 1), la palme d'or revient sans doute à l'atmosphère de l'université ou les clichés habituels sont très accentués : superficialité, sadisme entre étudiants, sectarisme et j'en passe encore.
Bref, vous l'aurez deviné, l'université de Morganville est à l'image de la ville elle même : normal en apparence et complètement barré sous la surface.

L'intrigue est bien ficelée, avec évidemment toute une partie dédiée à la mise en place de l'histoire, la présentation des différents personnages, des lieux et des traits qui les caractérisent. On n’évitera pas quelques clichés au niveau des protagonistes bien sur, mais cela se justifie dans le contexte de l'adolescence où chacun cherche à se donner (et à s'identifier à) un "genre" particulier.
Une fois l'histoire bien posée, le récit s'emballe et les péripéties se succèdent jusqu'au chapitre final, qui nous laisse en suspens.

Un livre rafraichissant donc, qui fut à la fois une lecture agréable et la preuve que l'on peut encore faire preuve d'originalité dans l'univers surpeuplé de la bit-lit.

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